Compensation du handicap chez l'enfant: les vacances

Les vacances, tout le monde y pense ! Aujourd’hui, les personnes concernées par un handicap ou une maladie ne font plus exception à la règle : elles sont de plus en plus nombreuses à profiter de ce temps entre parenthèses qui permet de s’éloigner des soucis du quotidien, de se ressourcer, de vivre comme tout le monde.
La préparation et l’anticipation restent cependant indispensables. Recherche d’un lieu accessible, dans un endroit choisi pour ses qualités géographiques, climatiques, son accessibilité, ses équipements, ses activités…,
Préparation du voyage, organisation du quotidien sur place (accompagnement, continuité des soins…), recherche de financements complémentaires : autant d’aspects dont il faut s’occuper minutieusement si l’on veut que les vacances se passent au mieux.

1/ Des vacances qui vous ressemblent
Se ressourcer, se reposer, changer d’air, pratiquer une activité longtemps rêvée, nouer des contacts…, les vacances apportent une respiration nouvelle. Pour que le bénéfice attendu soit au rendez-vous, un minimum de préparation est nécessaire. Première étape : savoir ce que l’on veut et lister ses besoins indispensables.

Quelles vacances souhaitez-vous ?
Quel est l’hébergement qui vous convient le mieux ? Une maison indépendante pour des vacances en famille, un logement dans un village vacances ou un complexe hôtelier offrant des prestations supplémentaires (demi-pension, pension complète, animations,…), un camping…? Dans quelle zone géographique et dans quel environnement : mer, campagne, montagne …? De quel style de vacances rêvez-vous ? Des vacances incluant la pratique d’activités sportives, artistiques, culturelles (visites de monuments, de musées, découvertes touristiques…) ? Des vacances repos ? Tout cela à la fois ? Souhaitez-vous un séjour tout compris pour vous laissez guider ?

Ayez une vision large. Ne vous censurez pas en raison de votre situation de handicap : de nombreuses possibilités existent partout en France tant pour l’hébergement que pour les activités adaptées. Pour vous aider à y voir plus clair, contactez les offices de tourisme régionaux par téléphone ou via leur site internet. Ils éditent des brochures décrivant les propositions touristiques en direction des publics en situation de handicap.

Vos besoins d’accessibilité
La configuration de votre lieu de vacances et son équipement intérieur doivent tenir compte de votre mode de déplacement et de vos besoins en termes de confort. Ce lieu doit-il être entièrement accessible ? Quelles doivent être les caractéristiques du logement : circulation d’une pièce à l’autre, accès aux sanitaires, à la cuisine…, aménagement intérieur ? S’il s’agit d’un hébergement dans un village vacances ou un camping, pensez aussi à l’accès aux zones communes : sanitaires, espaces dédiés aux activités et animations, piscine…
Listez les éléments matériels indispensables pour que vos vacances se vivent sans complication.

Vos besoins et souhaits d’accompagnement
Quels sont vos besoins en aide humaine et quelle organisation allez-vous privilégier ? Souhaitez-vous solliciter vos aidants habituels pour les vacances ou faire appel à des aidants recrutés sur place ?
Quels sont les avantages et inconvénients des deux options ? La seconde solution nécessitera d’effectuer un recrutement en amont (prise de contact avec des organismes locaux, financements…).
Pour calculez vos besoins horaires, basez-vous sur votre fonctionnement habituel et prenez en compte les activités supplémentaires que vous prévoyez pendant les vacances. Parlez-en aussi avec les proches qui vous accompagnent : souhaitent-ils s’investir auprès de vous ou souffler un peu en confiant l’accompagnement à des professionnels extérieurs ?

Vos besoins médicaux
Ces besoins, qui vous sont spécifiques, peuvent être listés avec le médecin qui réalise votre suivi et/ou les professionnels qui assurent votre prise en charge (kinésithérapeute, prestataire de produits médicaux…). Quelle organisation particulière votre situation médicale nécessite-elle pendant les vacances ? Il sera judicieux d’identifier des professionnels médicaux à proximité (kinésithérapeute, infirmière, prestataire, centre de soin…) en cas de besoin (et même si votre entourage se charge des soins). Le matériel médical nécessaire devra aussi être prévu.
Si la prise en charge médicale ou paramédicale doit être poursuivie, elle pourra être confiée à un professionnel à proximité de votre lieu de vacances, qu’il faudra alors contacter au préalable.
Si vous avez besoin d’un minimum d’encadrement médical durant votre séjour, tenez-en compte dans le choix du lieu géographique : où se situe la consultation spécialisée la plus proche ? Où aller en cas d’urgence ?

2/ Choisir la bonne formule
La recherche d’un lieu ou d’un séjour doit être anticipée. Identifiez des lieux et formules possibles et vérifiez qu’ils correspondent à vos besoins. De nombreux hébergements sont aujourd’hui accessibles dans des régions qui développent des prestations touristiques adaptées. Décidez-vous, après vous être bien renseigné : appuyez-vous sur les réseaux de personnes handicapées ou malades et parlez-en à des personnes qui ont déjà testé des solutions.

Des hébergements labellisés nombreux
Qu’il s’agisse d’hôtels, de gites, de camping, de villages vacances… l’accessibilité des hébergements de vacances s’est beaucoup améliorée. Les offres sont aujourd’hui multiples et diversifiées : elles émanent de personnes sensibilisées au handicap qui ont créé des structures adaptées et de professionnels du tourisme qui s’ouvrent à une clientèle plus large.
Ces hébergements affichent le label “Tourisme et Handicap”, qui certifie leur accessibilité pour des personnes en situation de handicap.
Il reste cependant nécessaire d’anticiper la réservation de ces lieux qui se louent souvent d’une année sur l’autre lorsqu’ils ont donné satisfaction.

Vérifier l’accessibilité des lieux
Avant de réserver, vérifiez auprès du loueur que le logement est conforme à vos besoins. Questionnez-le sur chaque pièce du logement, sur ses accès et les équipements intérieurs et extérieurs associés. Pour être précis et ne rien oublier, établissez, pièce par pièce, une liste de tous les équipements indispensables à votre sécurité et à votre bien-être : entrée et espaces de circulation intérieure (largeur, présence de marches…), espaces à vivre (peut-on y circuler en fauteuil roulant électrique ?…), chambres (hauteur et largeur de lit ? espace autour ?…), cuisine, toilettes et salle de bain (présence d’une baignoire ? d’une douche ? de barres d’appui ? d’un siège de douche ?…).

Renseignez-vous sur les activités pratiquées
Aménagements adaptés pour découvrir l’environnement, la faune, la flore, l’architecture…, mises à disposition d’aides techniques pour pratiquer des activités sportives… : de nombreuses localités mettent en œuvre les moyens pour rendre les loisirs accessibles.

En bord de mer, de nombreuses plages sont accessibles. Pour se baigner, les vacanciers en situation de handicap moteur peuvent, par exemple, utiliser les aides techniques parfois mises à disposition tels que les fauteuils de baignade : le Tiralo®, muni de roues et de flotteurs ou l’Hippocampe®, fauteuil léger multi-activités, utilisable sur la plage, dans l’eau et sur d’autres terrains.
Pour donner accès à la randonnée sur les sentiers littoraux, des stations balnéaires sont équipées de “Joëlettes®”, appareils de transport à une roue qui permettent de se faufiler sur les sentiers même étroits, de “Vélopousse®” ou de “Monopousseur®”, qui allient un fauteuil manuel tout terrain à l’avant sur lequel s’accroche un vélo, tout terrain également. Ces aides techniques plus adaptées aux terrains plats demandent de l’entraînement et une bonne forme physique pour les accompagnants qui pédalent, poussent, ou portent.

En montagne, la pratique du ski est possible dans certaines stations équipées et accessibles. Ces dernières proposent du matériel en prêt ou en location (prix similaires à la location de skis classiques) : le Tandemski® (siège-ski piloté par un accompagnateur formé), le Dualski® (coque rigide fixée sur 2 skis et conduite par un accompagnateur), le Kartski® (piloté seul avec un accompagnateur à proximité retenant l’engin par une corde)… La Joëlette® et l’Hippocampe® peuvent être utilisés pour la randonnée.

Des séjours pour enfants et adolescents
• Les séjours adaptés : ils sont conçus pour recevoir des jeunes en situation de handicap uniquement. Généralement, le nombre de jeunes y est limité et ils bénéficient d’un encadrement spécifique à leur situation. Les conditions d’accompagnement, de soins… sont optimisées.
• Les séjours en intégration : ils permettent à des enfants ou jeunes en situation de handicap d’être accueillis dans un séjour ouvert à tous (ordinaire). Les conditions sont celles des séjours classiques (les “colonies de vacances”) : un nombre d’enfants important encadrés par une équipe dont l’effectif répond aux normes en vigueur. Lorsqu’un enfant en situation de handicap est accueilli dans un tel séjour, les moyens de compensation nécessaires à ses besoins sont mis en place moyennant un surcoût qui représente en général 30 à 50 % du prix du séjour et qui peut être financé par les Maisons départementales des personnes handicapées (MDPH).
Plusieurs organismes (associations locales ou nationales…) proposent les deux formules. D’autre part, certains organismes ne s’adressent qu’aux jeunes ou aux adultes, d’autres aux deux publics. C’est le cas d’APF évasion, le service vacances de l’APF (http://apf-evasion.org/ ), qui met en place l’accompagnement nécessaire à un jeune inscrit dans un séjour en intégration qu’elle organise. Quels que soient l’organisme et la formule choisis, la préparation du séjour doit se faire en partenariat avec l’équipe organisatrice qui sera alors mieux à même d’appréhender les spécificités du jeune.
Si vous êtes en établissement, rapprochez-vous des professionnels qui sont à vos côtés pour en discuter avec eux.

3/ S’organiser sur le plan pratique
Prévoir une organisation matérielle, humaine et médicale pour les vacances demande préparation et anticipation. Listez vos besoins et réfléchissez concrètement à la manière dont vous allez procéder : matériel à emporter, professionnels de soins à contacter, aides humaines à recruter…

Continuité des soins
• Avant de partir, faites le point avec le médecin et/ou les professionnels chargés de votre suivi médical sur les soins qu’il est indispensable de maintenir pendant les vacances et ceux qui peuvent être temporairement interrompus.
• Si besoin, identifier des professionnels de soins qui pourront assurer votre prise en charge sur place : kinésithérapeute, infirmière, prestataire de matériels médicaux…
• Ayez sur vous les coordonnées de la consultation spécialisée et de l’hôpital le plus proche. Emportez la “Carte de soins et d’urgence ” qui résume les informations importantes vous concernant. Si vous ne l’avez pas, demandez au médecin de la consultation spécialisée de vous la remettre, une fois remplie, avant de partir.
• Prévoyez le matériel médical dont vous aurez besoin pendant le séjour pour être totalement autonome (compresses, sondes d’aspiration, matériel pour la gastrostomie…) en vous basant sur vos besoins au quotidien.

Les aides humaines
Vous pouvez choisir de faire appel à des aides humaines recrutées localement pour votre séjour : anticipez la recherche de ces professionnels. Vous pouvez vous adresser aux associations de services à la personne locales (types ADMR…) ou demander à votre prestataire habituel de se rapprocher de son homologue local. Soignez votre recrutement pour être certain que les professionnels choisis vous conviendront. Il est possible aussi de décider de partir avec les aidants qui vous accompagnent tout au long de l’année.
Côté financement, si vous bénéficier de la prestation de compensation “aide humaine” le reste de l’année, le financement sera maintenu pendant les vacances. Attention cependant, si vous changez de formule d’emploi (prestataire, mandataire, emploi direct), les montants à financer diffèrent : spécifiez-le par courrier au Président du Conseil général pour que cette modification soit prise en compte.

Les aides techniques à emporter
Déplacements et transferts pour un handicap moteur
Pensez à emporter votre lève-personne si cela est possible. Sinon, sa location sur place le temps des vacances peut être une solution. Renseignez-vous auprès de l’Assurance maladie pour savoir si la location d’un second matériel pendant cette période sera prise en charge.
Pensez à emporter les planches de transfert, le système élévateur de bain ou les autres systèmes portatifs que vous utilisez habituellement.

Le couchage
Renseignez-vous avant de partir sur les couchages disponibles dans le logement. Il est possible que les lits ne soient pas tout à fait adaptés à vos besoins. Pour conserver tout de même assez de confort, pensez au matelas à air de voyage et aux coussins de positionnement facilitant votre maintien. La prestation de compensation peut financer leur coût mais il faut le prévoir à l’avance.

4/ Bien voyager
Quel que soit le mode de transport choisi pour rejoindre votre lieu de vacances, l’organisation du voyage doit être préparée à l’avance. Des services dédiés aux personnes en situation de handicap ont été mis en place dans les gares et les aéroports, tout comme sur la route. De quoi faciliter le trajet.

Partir avec son propre véhicule
C’est sans doute le moyen le plus souple pour se déplacer, d’autant plus si votre véhicule est aménagé. Si le réseau routier français est bien développé, l’autoroute reste le moyen le plus simple pour voyager à votre rythme. De nombreuses aires sont aménagées pour recevoir un public en situation de handicap, ce qui n’est pas le cas sur le réseau routier secondaire.

Témoignage : En voiture, le voyage peut être long, surtout avec les nombreux arrêts
“Pour rejoindre notre lieu de vacances en Alsace, nous avons voyagé avec notre propre véhicule. Le voyage a été long : environ 10 heures du nord de la France à l’Alsace ! C’est, il faut l’avouer, une mini expédition ! La voiture était très chargée et nous avions emporté le minimum d’affaires pour nous, car nous devions  emmener le fauteuil roulant manuel.
Notre fils de 4 ans porte un corset : nous avons dû nous arrêter plusieurs fois pour le lui enlever, le masser, et lui redonner ainsi du confort et soulager les points d’appui. Une hydratation régulière a été nécessaire car il faisait plutôt chaud.
Nous avons privilégié l’autoroute pour le trajet en raison des aires aménagées et théoriquement accessibles. Cependant, nous nous sommes aperçus que c’était en pratique assez relatif : par exemple pour enlever le corset, nous avons utilisé les tables à langer disponibles dans les toilettes, mais elles sont hautes et difficiles d’accès. Il faut porter l’enfant, ce qui est possible avec un petit mais difficile avec un plus grand. On aurait pu aussi bien l’installer par terre sur une serviette.
Notre voyage s’est bien déroulé mais il ne faut pas négliger la préparation et surtout les temps de pause indispensables au bien-être de son enfant.”

Voyager en train
Les services offerts par la SNCF à la clientèle en situation de handicap se sont améliorés. Le voyageur titulaire d’une carte d’invalidité à 80% ou présentant un handicap avéré bénéficie d’un service gratuit d’accueil et d’accompagnement, “Accès plus”, qui l’aide à organiser son voyage : recherche d’informations nécessaires au voyage, réservation du billet, réservation et organisation de la prestation d’accueil et d’accompagnement dans le train.
Une personne en fauteuil roulant voyage en 1er classe, zone où sont situés les emplacements réservés aux fauteuils roulants et les toilettes accessibles. Si l’on est en situation de handicap, on bénéficie des avantages tarifaires octroyés à l’ensemble des voyageurs ; si l’on voyage accompagné d’une tierce personne ou d’un aidant familial, le billet de ces derniers est gratuit, à condition que la mention “besoin d’accompagnement” ou “tierce personne” figure sur la carte d’invalidité.
Le nombre de places dans le train est cependant réduit : sur les anciens trains, une seule ! Deux personnes en fauteuil (un couple, par exemple) ne peuvent donc voyager ensemble dans le même train... Les nouveaux trains proposent au moins 2 places. D’où l’obligation d’anticiper, surtout aux périodes de grands départs.

Voyager en avion
La plupart des aéroports offrent une assistance aux voyageurs en situation de handicap de leur arrivée au terminal jusqu’à l’embarquement : personnel d’accompagnement, prêt de fauteuil roulant dans l’enceinte de l’aéroport… La mise à disposition d’un fauteuil roulant de bord (petit modèle spécifique pour l’avion) doit être programmée à l’avance.
Assurez-vous auprès de la compagnie aérienne que vous avez choisie que l’avion dans lequel vous voyagerez est équipé de toilettes accessibles (ce n’est pas toujours le cas).
Le personnel de bord peut d’ailleurs vous y accompagner, même s’il n’est pas habilité à vous aider à l’intérieur des toilettes.
Votre fauteuil doit être enregistré en même temps que les bagages (vous devrez fournir ses dimensions et son poids) ; il voyage gratuitement.
Réaffirmez bien que, parce qu’il est indispensable à votre vie quotidienne et qu’il est fragile, il doit être “bien traité”. Vous pouvez d’ailleurs emmener en cabine toutes les petites pièces fragiles y compris le boitier de commande, le chargeur...
Avant votre départ, vérifiez qu’il n’est pas contre-indiqué pour vous de voyager en avion : prenez contact avec le médecin de la consultation pluridisciplinaire chargé de votre suivi médical. Si vous êtes sous ventilation assistée, il sera sans doute nécessaire de faire un bilan respiratoire avant de partir. Un certificat médical peut d’ailleurs vous être demandé par la compagnie aérienne. Renseignez-vous avant le départ auprès de cette dernière.

En résumé
Partir avec son véhicule
• Par autoroute, c’est plus facile. Consultez le site portail des sociétés d’autoroutes de France (ASFA) (http://www.autoroutes.fr) rubrique “infos services” : il recense toutes les aires d’autoroutes accessibles. Un guide des services accessibles peut y être obtenu sur demande.
• Dans les stations services, des pompistes peuvent être sollicités pour vous servir ; dans les faits, leur disponibilité est très variable. Assurez-vous que vous pourrez accéder au point de paiement.
• Au péage, les véhicules aménagés pour les personnes handicapées sont des véhicules de classe 2 (“véhicule intermédiaire”) mais bénéficient du tarif de classe 1 (“véhicule léger”). Il est possible de payer le péage avec les chèques-vacances de l’ANCV.
• En cas de panne, composez le 112 de votre téléphone portable et localisez-vous précisément.

Prendre le train
• Téléchargez le Guide “Mobilité réduite” sur le site internet de la SNCF dédié à l’accessibilité (http://www.accessibilite.sncf.fr), ou demandez-le en écrivant à la Délégation à l’accessibilité et aux voyageurs handicapés de la SNCF (2, rue Traversière, 75571 Paris cedex 12).
• Pour organiser votre voyage, prenez contact avec le centre de service “Accès plus” au 0 890 640 650 : réservation de billets, organisation en gare le jour de votre départ…
• Anticipez : les places sont limitées tout comme le personnel à disposition pour la montée et la descente du train. Le jour du départ, présentez vous au moins 30 minutes avant le départ du train au point d’accueil prévu, pour être accompagné par un agent SNCF (service gratuit).

Partir en avion
• Signalez à la compagnie aérienne concernée votre situation de handicap et vos besoins (accessibilité, déplacements à bord, besoins médicaux…) et ce dès la réservation de votre billet. Renseignez-vous sur les formalités à accomplir en lien avec cette situation (fournir un certificat médical, réserver un fauteuil roulant pour l’aéroport et/ou un fauteuil roulant de bord…).
• Vérifiez les dispositifs d’accessibilité et d’accompagnement des aéroports français : http://www.aeroport.fr .
• Contactez au moins 48 heures avant votre voyage le service d’assistance de l’aéroport pour organiser votre embarquement et les formalités afférentes.
• Air France a mis en place le service “Saphir” (Service d’assistance aux personnes handicapées pour l’information et la réservation) qui propose un ensemble de prestations. Renseignez-vous sur le site internet d’Air France à la rubrique “préparation voyage” : http://www.airfrance.fr


5/ Financer ses vacances
Des aides financières peuvent contribuer à couvrir le prix d’un séjour et les surcoûts liés au handicap. Elles sont octroyées par la Caisse d’allocations familiales, des collectivités locales ou l’ANCV par le biais d’associations… et sous certaines conditions. La prestation de compensation (PCH) peut financer les surcoûts du handicap : aides humaines, surcoûts liés au transport, frais exceptionnels et charges spécifiques.

La Caisse d’Allocations Familiales (CAF)
Plusieurs types d’aides sont proposés aux allocataires de la CAF, sous condition de ressources.

Les bons “Aides au temps libre”
Aussi appelées forfaits vacances, ces aides sont destinées aux enfants en âge d’obligation scolaire. Ces bons, dont le montant peut varier d’une caisse à l’autre, sont adressés aux familles qui perçoivent au moins une prestation par enfant à charge ou dont les ressources ne dépassent pas un certain montant.
Ils sont utilisables uniquement pendant les vacances scolaires.
Selon les caisses, des forfaits supplémentaires sont parfois accordés lorsque l’enfant est bénéficiaire de l’AEEH et part dans un établissement de vacances. Les bons ou forfaits sont à remettre à l’organisme de vacances qui accueille votre enfant. Ne sont concernés que les organismes ayant passé un accord avec la CAF.

L’Aide aux vacances familiales
Elle est attribuée aux familles aux ressources modestes (sur la base du calcul du quotient familial) pour partir en famille dans un centre de vacances ou un camping agréé VACAF, l’organisme de gestion auquel adhère la CAF. La CAF finance une partie des frais d’hébergement (montant variable selon les départements), le solde étant à la charge de la famille.
Anticipez ! Les financements sont possibles dans la limite des fonds dont dispose la CAF dont vous dépendez. Renseignez-vous auprès d’elle et faites votre demande à l’avance.
Vérifiez l’accessibilité : les logements ou les formules VACAF ne sont pas spécifiquement destinés aux personnes en situation de handicap et ne répondent pas toujours aux normes d’accessibilité. Pour vous en assurer, prenez contact avec l’organisme concerné ou les lieux de vacances que vous avez identifiés. Dans tous les cas, renseignez-vous auprès de la CAF dont vous dépendez : ses coordonnées sont disponibles sur le site internet http://www.caf.fr.


Les aides des collectivités locales et territoriales
Les municipalités proposent souvent des aides à destination des personnes ou familles aux revenus modestes, pour leurs projets vacances.
Par exemple, la Caisse communale d’actions sociales (CCAS) peut être sollicitée. Dans votre argumentaire, mettez en avant le droit à l’accès aux vacances pour tous ou le financement de surcoûts liés au handicap au cas où la PCH ne pourrait les financer. Votre interlocuteur est le service social de votre municipalité (coordonnées disponibles à la mairie de votre ville).
Les Conseils généraux et régionaux peuvent aussi être sollicités par l’intermédiaire de leurs services sociaux. N’hésitez pas à le faire.


Les aides de l’Agence nationale pour les chèques vacances (ANCV)
Pour toutes les aides de l’ANCV, les demandeurs doivent passer par un organisme extérieur qui en est partenaire. On ne peut pas demander directement ces aides à l’ANCV.

Les chèques vacances
Ces titres de paiement d’une valeur de 10 ou 20 euros peuvent être attribués aux salariés du secteur privé ou public. Ils permettent de payer des prestations (hébergement, restauration, transport, activités culturelles et de loisirs) en France et dans les états membres de l’Union européenne.
Les chèques sont nominatifs, utilisables par le bénéficiaire et les personnes à sa charge, uniquement chez des professionnels conventionnés par l’ANCV : ils sont plus de 160 000 en France métropolitaine et Outremer.
Si vous êtes salarié d’une entreprise privée, renseignez-vous auprès de son comité d’entreprise (CE). Pour en savoir plus sur les chèques vacances : http://www.ancv.com.

Le programme Bourse solidarité vacances (BSV)
Ce programme d’aide sociale, non spécifique aux personnes en situation de handicap, a été mis en place pour favoriser le départ en vacances des personnes à revenus modestes : le quotient familial doit notamment être inférieur à 800 euros pour l’année de référence. Les prix des séjours et des transports sont très inférieurs aux prix publics (jusqu’à 80% moins chers). On ne peut bénéficier que de 3 séjours maximum.
Cette formule très prisée nécessite de l’anticipation pour trouver l’hébergement souhaité (notamment s’il doit être accessible car il en existe un nombre limité).
Pour obtenir une offre de ce programme, visitez le site internet de BSV.

Les aides aux projets vacances (APV)
Les APV sont prévues pour faciliter l’accès à des séjours pour les personnes isolées, en situation de handicap et à faibles revenus et ce par l’intermédiaire de partenaires de l’ANCV. Tout projet de vacances qui nécessite un financement supplémentaire à cause du handicap (location de vacances, colonie, séjour en France ou en Union européenne…) peut faire l’objet d’une demande d’Aides aux projets vacances. Dans tous les cas, il sera nécessaire de chiffrer précisément le projet (frais afférents au séjour, frais liés aux surcoûts du handicap - transports, aides humaines…).
Pour les demandeurs en situation de handicap moteur, l’APF est l’interlocuteur à contacter, plus particulièrement la Délégation APF de votre département (http://www.apf.asso.fr/). Vous pouvez télécharger directement une demande d’APV sur le site internet d’APF évasion (http://apf-evasion.fr).

La prestation de compensation (PCH) : financer les surcoûts du handicap
Si vous bénéficiez de la prestation de compensation (PCH), celle-ci peut financer les frais supplémentaires liés au handicap pour les vacances. La prise en compte de ces besoins dans la PCH doit être anticipée au moment de l’évaluation des besoins et de la mise en place du plan personnalisé de compensation (on ne peut pas faire une demande ponctuelle juste pour les vacances). Renseignez-vous à la MDPH de votre département.
Si, après décision de la Commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées (CDAPH) tous les frais ne peuvent être financés par la PCH, le fonds départemental de compensation pourra être sollicité.

L’aide humaine
Pendant les vacances, le temps de recours à une aide humaine peut être différent. Ce besoin doit être signalé dans le plan personnalisé de compensation pour qu’il soit pris en compte dans la PCH. Il faut également demander que le remplacement des aidants pendant leurs congés soit prévu dans le plan personnalisé de compensation.
Si vous devez modifier la formule d’emploi des aidants (par exemple, vous décidez de recruter directement vos aidants au lieu de passer par un prestataire), il faut signaler cette modification au Président du Conseil général, payeur de la PCH : cette répartition différente sera alors prise en compte dans le montant de la PCH (inutile de repasser devant la Commission des droits et de l’autonomie).

Les surcoûts liés aux transports
Il s’agit des frais supplémentaires liés au transport du domicile au lieu de vacances y compris ceux de l’accompagnateur. Ces besoins en transport doivent également être évoqués lors de la mise en place du plan personnalisé de compensation.
Le plafond de la PCH pour les surcoûts liés aux transports est de 5 000 € pour une durée maximale de 5 ans. Si vous bénéficiez de l’Allocation d’éducation de l’enfant handicapé (AEEH), les surcoûts liés aux transports sont financés par l’élément 3 de la prestation de compensation.

Les frais exceptionnels et charges spécifiques
Il s’agit de toutes les dépenses qui n’entrent pas dans les autres volets de la PCH : ce sont notamment les charges liées aux surcoûts pour des vacances adaptées qui nécessitent souvent des aménagements spécifiques.
Le montant maximum accordé pour ce volet de la PCH est de 1 800 € par période de 3 ans.